Historique de la démarche AMAP :
Dans les années soixante, au Japon, des mères de familles s'inquiétèrent des conséquences de l'intensification de l'agriculture, et eurent le sentiment d'empoisonner leurs enfants en les nourrissant. Elles décidèrent alors de se regrouper et de passer un contrat avec un agriculteur : en échange de la garantie d'achat de toute sa production à l'avance, l'agriculteur s'engagea à cultiver sans produits chimiques. Ainsi naquirent les premiers "Teikei", que l'on peut traduire par "mettre le visage du paysan sur les aliments".Les premiers efforts des Teikei furent coordonnés par l'Association Japonaise d'Agriculture Biologique (JOAA, créée en 1971) et la Fondation pour la Recherche Internationale sur l'Agriculture Naturelle.
À la même époque en Europe (Allemagne, Autriche, et Suisse), des expériences communautaires se basant sur le même principe se développèrent.
En 1985, le concept fut importé depuis l'Europe vers les Etats-Unis et prit le nom de CSA "Community Supported Agriculture". Ces projets apparurent dans la région de New York comme un moyen de répondre à la diminution importante du nombre d'agriculteurs et à une difficulté d'accès des populations à bas revenu à une alimentation de qualité.
Les CSA se développèrent ainsi et se répandirent jusqu'au Canada, avant de traverser de nouveau l'Atlantique pour s'implanter en Grande-Bretagne.
En 2001, suite à un voyage aux Etats-Unis durant lequel ils découvrirent les CSA, les Vuillon agriculteurs en périphérie de Toulon (83), décidèrent de lancer la première AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) en France. Cette expérience leur permet depuis de maintenir leur activité dans une région qui a perdu en 5 ans 15 000 exploitations agricoles, surtout parmi celles de petites tailles, soit un tiers de ses effectifs.
Le fonctionnement
Une AMAP naît en général de la rencontre d'un groupe de consommateurs et d'un producteur prêts à entrer dans la démarche. Ils établissent entre eux un contrat pour une saison.Celle d’Annonay, l’AMAP de l’Ardèche Verte, a été créée en 2006 en lien avec le réseau Alliance qui fédère les AMAP en France. Le bureau de l’association est composé d’un président, un trésorier, un secrétaire et de référents pour chaque contrat.
Ensemble, ils définissent la diversité et la quantité de denrées à produire pour la saison.
La diversité est très importante car elle permet aux partenaires de l'AMAP de consommer une grande variété d'aliments et de limiter les risques dus aux aléas climatiques et aux éventuels problèmes sanitaires.
Contrairement à la grande distribution, les consommateurs en AMAP accordent moins d'importance à la standardisation des aliments et privilégient la biodiversité et le rythme de la nature ; tout ce qui est produit est consommé (alors que dans l'autre cas, ce peut être jusqu'à 60 % de la récolte qui reste au champ). Ce principe est d'une part très valorisant pour le producteur, et d'autre part il permet de diminuer le prix des denrées en reportant les coûts sur la totalité de la production.
Dernier point de discussion préparatoire au lancement de l'AMAP : le prix du panier.
Le prix du panier est fixé de manière équitable : il permet au producteur de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu décent, tout en étant abordable par le consommateur.
Un tel prix est rendu possible du fait de l'absence de gâchis au niveau des produits, de l'absence d'intermédiaires entre le producteur et les consommateurs, et d'un emballage minimum voir absent.
Pourquoi participer
Les 2 raisons les plus évoquées sont :Côté producteur :
- la sécurité financière procurée par l'achat à l'avance des produits par les consommateurs ;
- la valorisation sociale : travailler pour un groupe de personnes que le paysan connaît, et avec qui il peut échanger régulièrement et au delà de l'aspect commercial.
Côté consommateur :
- santé/bien-être : consommer des produits frais, de saison, bio, diversifiés, retrouver un certain lien avec la nature et les produits qu'il estime plus savoureux
- action citoyenne : soutenir directement un agriculteur local, développer les liens ville-campagne.
Avantages du développement des AMAP pour la société :
- apprécier les bénéfices environnementaux d'une nourriture qui n'a pas parcouru des centaines de kilomètres, avec moins d'emballages, issus d'une agriculture bénéfique pour la biodiversité, protégeant les sols et l'eau, moins polluante et moins énergivore ;
- rendre possible (ou favoriser) le retour des particularités alimentaires locales et régionales ;
- améliorer l'économie locale par une augmentation des emplois (en 2002 pour les 17 AMAP provençales, 12 postes sont passés de saisonnier à permanent afin de pouvoir fournir des produits en quantité et diversité suffisante pour toute l'année), plus de processus locaux, de consommation locale, et circulation de l'argent dans la communauté ;
- bénéficier de l'amélioration des liens sociaux, de la responsabilité sociale, du sens de la communauté et de la confiance notamment en mettant en place des visites de ferme .
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